Preparations hospitalieres et magistrales

veille bibliographique en langue française sur la préparation/fabrication de médicaments en pharmacie à l'hopital et en pharmacie d'officine

Sécurité d’emploi et efficacité des médicaments administrés par voie intranasale aux urgences — 7 septembre 2015

Sécurité d’emploi et efficacité des médicaments administrés par voie intranasale aux urgences

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La voie intranasale est une voie fortement vascularisée et peu invasive (alternative à l’IV ou intramusculaire), permettant un passage dans la circulation sanguine rapide. cette  voie pourrait être utile aux urgences et au cours de la prise en charge préhospitalière.

Des auteurs américains, dans une revue systématique de la littérature, ont identifié que chez l’adulte, avaient été étudié l’administration intranasale de fentanyl, le sufentanil, l’hydromorphone, la ketamine, le midazolam, l’haloperidol, naloxone, le flumazenil, et le glucagon ; pour ces médicaments, il ne semble pas y avoir suffisamment de bénéfice, sans risque associé.

Exposition au mercure des prématurés exposés à une nutrition parentérale —

Exposition au mercure des prématurés exposés à une nutrition parentérale

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Des auteurs dans le Tennessee (USA) ont étudié l’exposition au mercure chez des mères hospitalisés avec leur nouveaux nés. Ils se sont aperçus que les taux de mercure les plus élevés étaient retrouvés chez les nouveaux nés ayant bénéficié de la nutrition parentérale.

Les taux de mercure étaient de l’ordre de 0,60 μg/L de mercure dans les urines, au cours des premières semaines, avec une élévation à 1,1 µg/L une semaine plus tard.

Une corrélation était retrouvée, avec un taux d’autant plus élevé que les prématurés avaient bénéficié d’un traitement prolongé par nutrition parentérale. Aucun autre facteur (notamment confondant) n’a été identifié comme étant responsable d’une augmentation du taux de mercure (ventilation, nutrition entérale, …).

Les valeurs retrouvées s’approchent des doses journalières d’exposition de référence recommandées par l’agence de  protection environnementale (0,1 μg/kg/jour).

Des traces de mercure (faibles mais détectables) étaient retrouvés dans le mélange de nutrition parentérale, que celui ci contienne des oligoéléments ou non. en reprenant chaque ingrédient constitutif de la nutrition parentérale, un par un, il n’est pas  retrouvé de trace de mercure… L’hypothèse à confirmer serait que la source de contamination soit l’équipement dédié à la préparation, ou proviendrait d’une contamination des mélanges destinés aux adultes.

Aucune conséquence en termes de séquelle neurologique n’a été retrouvé chez les enfants qui ont été suivis durant 2 ans après exposition.

Intérêt de l’irradiation UV au sein d’un automate de préparation pour maintenir la stérilité —

Intérêt de l’irradiation UV au sein d’un automate de préparation pour maintenir la stérilité

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Des auteurs italiens ont évalué l’emploi d’irradiation UV à l’intérieur d’un automate de préparation de chimiothérapie (ApotecaChemo) pour réduire la charge microbienne. Ce type d’automate se présente comme une énorme enceinte contenant un bras mécanique capable de réaliser la gestuelle d’une préparation.

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Pour ce faire, les auteurs ont placé une souche bactérienne au sein de l’automate (bacille pyocyanique, Escherichia coli, Staphylococcus aureus, spores de Bacillus subtilis et Candida albicans) et ont soumis l’automate de préparation à une irradiation UV pendant 4h.

Aucun germe, même dans le cas d’une charge microbienne importante, n’était retrouvé après traitement UV. 

La technique a été utilisée alors en routine, et aucun germe n’a poussé lors des campagnes de prélèvement à l’intérieur de l’automate.

Propranolol en gel dans les hémangiomes efficace et sûr —

Propranolol en gel dans les hémangiomes efficace et sûr

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L’effet bénéfique du propranolol dans le traitement des hémangiomes a été découvert par hasard, quand des patients traités historiquement par cortisone ont développé une hypertension artérielle, et que le beta-bloquant a été ajouté :  les patients qui bénéficiaient du béta bloquant avaient une réponse bien plus impressionnante.

Dorénavant le propranolol est indiqué dans ce cadre, avec une spécialité disposant d’une AMM, dans ce cadre : l’HEMANGIOL°.

Des auteurs ont étudié rétrospectivement l’emploi de propranolol en gel, chez 148 patients, durant 12 semaines. Le traitement a été fortement efficace chez 147 d’entre eux, avec réduction de la vascularisation, sans effet indésirable notable (taux plasmatique nul).

la formulation consistait en du propranolol chlorhydrate à 1%, du hyaluronate de sodium à 3% et de l’eau.

Pas plus d’infection avec l’avastin° préparé dans une pharmacie qu’avec le lucentis° : nouvelle preuve —

Pas plus d’infection avec l’avastin° préparé dans une pharmacie qu’avec le lucentis° : nouvelle preuve

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En pleine mise en place d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du bevacizumab (AVASTIN°) dans la DMLA, visant à permettre le recours de cette molécule peu couteuse, une récente étude  américaine rétrospective a cherché à savoir si le recours à du bevacizumab préparé par des pharmacies induisait plus de risque d’endophtalmie que l’emploi de ranibizumab.

En effet il est possible de trouver facilement dans la littérature des cas rapportés d’infection suite à l’injection de bevacizumab, qui se sont souvent déroulées aux USA, liées à de mauvaises modalités de préparations par les pharmacies. L’analyse des causes retrouvait souvent une cause humaine évidente (manipulateurs travaillant sans masque, en train de discuter par exemple), avec une contrainte réglementaire – disons- faible, comme dans le Tennessee (les lois américaines ont depuis évolué et s’appliquent dorénavant à l’ensemble des Etats).

Dans cette étude américaine, qui portait sur 58 patients ayant recu 383 injections, il n’a pas été relevé d’augmentation de risque d’endophtalmie (0,017% avec bevacizumab vs 0,025% avec ranibizumab). Les données étaient obtenues à partir de l’encodage des actes, provenant d’une mutuelle US. Il n’a pas été possible de consulter le dossier médical pour rechercher une autre cause.par ailleurs vu la rareté de l’évenement, il est possible qu’un manque de puissance ait conduit à la non possibilité de mettre en évidence une différence significative.

Cette étude fait suite à une étude nationale américaine sur une cohorte beaucoup plus large, qui avait retrouvé des taux d’endophtalmies similaires (0,013% avec bevacizumab et 0,02% avec ranibizumab ; différence non significative).

Voila un (maigre) argument de plus pour indiquer qu’il n’y a pas de risque supplémentaire d’infection liée à l’utilisation de bevacizumab préparée par la pharmacie, comparativement au lucentis° (ranibizumab).