Il s’est déroulé vendredi 14 octobre le 2° symposium sur la stabilité des injectables au Mont Godinne, à coté de Namur et de Dinant en Belgique, organisé par le Pr JD Hecq, pharmacien. Celui-ci a été précurseur dans la centralisation des injectables, la collecte de données et la réalisation d’études de stabilité.
La première présentation portait sur l’étude de la stabilité des biosimilaires, par Jean Vigneron, pharmacien au CHRU de Nancy et en charge de Stabilis.
Il a rappelé la nécessité d’études de stabilité de ces nouveaux produits. L’étude de ces protéines, parfois des anticorps monoclonaux est parfois étudié, comme le cas de Il est reparti de l’exemple du rituximab, bientôt copié, dont il est retrouvé des données quand employé à dose standardisée dans Int J Pharm 2012 (Astier).
Aussi il est retrouvé des études de stabilité des anticorps monoclonaux lors de leur envoi dans les services par convoyage pneumatique avec la recherche d’un éventuelle dénaturation des anticorps monoclonaux.
Classiquement pour les petites molécules,il est utile de mener l’étude avec une méthode validée et dite stability indicating, susceptible de détecter les produits de dégradation (exemple pris par l’orateur du voriconazole dans le glucose à 4 mg/mL).
Pour les protéines (dont les anticorps monoclonaux) employés en thérapeutique, leur dimension et complexités étant différentes, il n’est pas possible d’appréhender la stabilité par une seule technique analytique. Ainsi les données de méthodologie à adopter et rapportées dans les ICH Q5C et Q6B concernant l’étude de stabilité des protéines précise qu’il faut employer un ensemble de techniques (sans obliger à utiliser tel ou tel étude).
Les protéines sont sujettes aux phénomènes d’agrégation, qui peuvent être solubles ou non (exemple : précipitation d’ovalbumine des oeufs sur le plat, à la cuisson).
Les instabilités rapportées avec les protéines sont des déamidations, des ruptures des ponts disulfures, …
Les méthodes d’analyses employables sont multiples :
- La turbidité (pour analyser l’agrégation),
- La diffraction dynamique de la lumière, pour connaitre la taille des particules en suspension : plus la molécule est petite, plus elle bouge ; si le laser traverse de petites molécules qui bougent beaucoup, alors le pic se trouve décalé par rapport à des molécules plus grosses ;
- cartographie peptidique (étude de la stab chimique) : après digestion, puis séparation des séquences d’acides aminés par des techniques LC/MS MS.
- dichroisme ciculaire : polarisation d’une onde lumineuse ; comportement si molécules optiquement actifs ; donc modifications : pour apprécier structure secondaires, notamment les hélices
- Spectrométrie infrarouge (IR) : dérivée seconde : pour étude de la structure secondaire
- chromatographie ionique : sur étude de la structure primaire, pour juger la dégradation et déamidation (intéressant pour l’étude des structures contenant par exemple de l’asparagine)
- chromatographie d’exclusion de gel : à l’intérieur : particules de gel : séparation en fonction de leur volume hydrodynamique
- electrophorese (sur gel ou de type capillaire) la charge et la taille de la molécule vont influer sur la séparation
- enfin la mesure de l’activité biologique : par exemple la cytotoxicité sur des cellules CD 20 pour le rituximab.
Jean Vigneron a alors pris l’exemple d’une étude récente portant sur le remsira° (infliximab), biosimilaire qui a été comparé au remicade. Les techniques employées étaient la comparaison par petide mapping (sur la structure primaire, pas de différence) ; l’étude de la structure 2 et 3° par IR (pour modification de structure secondaire), UV (pas de modification) et par chromatographie d’exclusion de taille. L’activité biologique (avec activité anti-tnf alpha), une même activité est retrouvée. De ce fait une identité a été démontrée entre les 2.
Il a été rappelé que souvent les biosimilaires sont plus « propres » ; et de plus, il a été rappelé que la qualité des princeps évolue aussi au fil des années.
Dans la base de données « stabilis » : un pictogramme dédié mentionne les études avec des biosimilaires.
Et l’extrapolation des données de stabilité, à un autre biosimilaire ou au princeps est elle possible ? D’après J. Vigneron, il n’y a pas d’argument actuellement pour ne pas pouvoir extrapoler.
Jean Vigneron en a profité pour présenter une nouvelle fonction de la base de données « stabilis », avec l’identification des équipes de recherche qui réalisent des études de stabilité, permettant de faire des recherches, par pays, localisation , hôpital/fac et le nom d’équipe.
Dans ce cas, 11 équipes de recherche sont susceptibles, en Europe d’étudier la stabilité des protéines.