La production d’anticancéreux engendre plusieurs risques pouvant survenir à n’importe quelle étape. Un double contrôle humain pendant l’étape de préparation est préconisé. Néanmoins, il atteint rapidement des limites, tant en termes de ressources en personnel que d’efficacité. Ainsi, plusieurs alternatives ont été développées : les techniques « post-production », les techniques « in-process », et une technique combinant les deux : la robotisation.
Le système DrugCam© propose une approche de contrôle des préparations avec un système vidéo « intelligent » qui fournit des vérifications automatiques du processus, idéalement pendant les étapes critiques de la préparation.
Le système DrugCam© est composé de caméras positionnées à l’extérieur de la zone de travail, et utilise deux modules informatiques. Le module « Assist » permet l’analyse in process par l’opérateur qui est suivi en temps réel et est alerté en cas d’erreur.
Le module « Contrôle », accessible via une plateforme web, permet la libération pharmaceutique en post-production.
Des auteurs ont évalué les performances de ce système :
- par analyse qualitative via la reconnaissance de flacons de médicaments cytotoxiques
- par analyse quantitative via la validation de volumes d’échantillons.
Cette étude multicentrique a été menée à la fois dans l’unité de préparation de chimiothérapie du centre hospitalier de la Rochelle, et dans celle de l’institut Paoli de Marseille.
L’analyse qualitative a été évaluée en déterminant la sensibilité (faux positifs détectés par le système), la spécificité (faux négatifs détectés) et la précision de la détection de flacons de cytotoxiques, testés individuellement 100 fois.
L’analyse quantitative a été évaluée au moyen de la précision de lectures de graduations de seringues de différents volumes, lues 10 fois. La luminosité en fonction de la position de la caméra et des isolateurs a également été évaluée.
L’analyse qualitative a été réalisée sur 120 flacons (dont 17 dans les deux sites). La sensibilité était de 100% pour 84,2% des flacons et d’au moins 97% pour tous les flacons. La précision était d’au moins 98,5 % pour tous les flacons. L’analyse quantitative a testé 1164 graduations, soit 11640 lectures, et 244 erreurs (2,1%), dont 94% concernait la graduation la plus proche. Le taux d’erreur était lié au volume de la seringue, avec un taux maximal (5,3%) pour les seringues de 1 mL. 3% des graduations testées étaient en dehors de la limite admissible de 5%, dont 65,7% pour un volume inférieur à 0,13 mL. Aucun impact lié aux conditions d’éclairage n’a été observé, sur les paramètres de sensibilité et précision.
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