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Hannah Batchelor, professeur au Strathclyde Institute of Pharmacy and Biomedical Sciences à Glasgow (UK) a présenté la démarche de développement d’une formulation pédiatrique de moxidectine, un anti-parasitaire, utile dans un certain nombre de maladies tropicales négligées.

La démarche a été entreprise avec le soutien du Medicines development in global health.

A ce jour il existe une spécialité de Moxidectine 2 mg en comprimé non pelliculé.

Ce médicament est indiqué selon la FDA pour le traitement de l’onchocercose chez l’adulte et l’enfant de plus de 12 ans, à la dose de 8 mg par jour.

L’onchocercose concerne en Afrique 218 millions de personnes à risque. La fourniture de l’ivermectine avec administration de masse est actuellement l’une des principales stratégies mises en œuvre pour éliminer l’onchocercose.

Or, pour conduire à l’éradication et diminuer les réservoirs en Afrique, il est nécessaire de traiter également les enfants. 

La moxidectine, potentiellement plus efficace que l’ivermectine, pourrait, dans ce cadre, être utile chez l’enfant, avec la nécessité de développer une formulation pédiatrique. Elle présente aussi l’intérêt aussi dans les filarioses et pour des maladies vétérinaires liées à des ectoparasites.

Le projet MINIMOX correspond à ce développement ; il a été permis grâce à des fonds européens de 2020.

De nombreux points doivent être pris en compte pour le développement d’une forme adaptée de cette molécule. Des contraintes de stabilité en zone tropical, l’évitement de forme liquide et de la nécessité de ne pas employer de dispositif d’administration ; une flexibilité dans les doses qui doit être comprise entre 2 et 36 mg, pour un médicament adapté idéalement entre 1 et 4 ans.

La molécule est peu soluble dans l’eau, photosensible, a un faible écoulement, une faible densité apparente et colle aux surfaces.

Un projet en parallèle a évalué auprès des populations locales les attendus pour de tels traitements (EDCTP project).

Des comprimés de 4 ou 8 mg ont été développés, obtenus par compression directe. Leur profil biopharmaceutique a été évalué, par des profils de dissolution et avec une désintégration plus rapide que la forme adulte à 2 mg ; les premiers éléments retrouvent une instabilité liée à l’humidité, avec potentiellement l’ajout de dessicant. La stabilité des médicaments a été évaluée dans un flacon pilulier, ouvert quelques jours.

Suite du projet consiste en le scale up (changement d’échelle de production), la production (« manufacturing ») et la réalisation d’un DME, avant le démarrage d’un essai clinique.