ensemble

Une récente revue de la littérature a abordé la problématique et les défis de l’optimisation de la prise médicamenteuse chez le patient dément, et de son entourage, souvent en charge de cette problématique. Ces patients sont souvent en difficulté pour ce qui est de l’observance et de la capacité à gérer ces médicaments.

Les auteurs ont ainsi analysé 16 articles récents, de méthodologie faible (5 sont des abstracts de congrès), issues de recherche qualitative ou quantitative. Les auteurs ont abouti à l’élaboration de recommandations.

Six grands thèmes ont été générés :

  • organisation et logistique
  • procédures d’administration
  • impact sur l’entourage prodiguant les soins (« caregiver »)
  • impact sur le patient ayant une démence
  • partenariat entre le patient et son entourage
  • comment ce partenariat interagit avec les professionnels professionnels 

Les principales difficultés relevées concernant l’organisation et la logistique concernent la difficulté à obtenir les médicaments (avec les prescriptions appropriées) et fournir les médicaments régulièrement à la maison. les soignants ont développé des stratégies pour maintenir un approvisionnement continu (carnet pour aider, autocollants sur les boites, sur-stocks,…)

Que ce soit le malade ou son entourage, des difficultés liées à l’administration des médicaments est souvent relevé. ainsi certains médicaments sont inutilisables, ou sont modifiés, sans prévenir de professionnel de santé. La nécessité d’avoir des formes adaptées (par exemple liquides chez des patients ne pouvant pas avaler) est souligné. Un tiers de l’entourage indique des difficultés liées à l’administration. l’entourage en charge de ce type de patient semble d’avantage stressé comparativement à d’autres entourages de malades non déments. La nécessité d’avoir une information claire est également soulignée. Des pratiques parfois à risque (déconditionnement, …) sont mis en oeuvre par l’entourage pour faciliter la prise chez le patient dément.

Par ailleurs dans les maisons de retraite, l’administration de médicaments à la demande (antidouleurs par exemple) est parfois difficile à évaluer par un entourage extérieur, non familier ne connaissant pas bien le patient et non capables de reconnaître des signes.

L’entourage impliqué vit généralement mal (anxiété, perturbation de la vie quotidienne, …) cette situation d’aidant ; leur ressenti évolue au fil de la maladie et du déclin. La mauvaise prise médicamenteuse ou le refus par le patient peut être mal vécue par l’entourage. ils ne disposent pas toujours d’informations ou de connaissances sur les médicaments pris par le patient, et une revue des médicaments a rarement été faite par le pharmacien.

Quand cet entourage n’est pas la famille (maison de retraite) les compétences ne sont pas les mêmes comparativement aux autres patients ne sont pas les mêmes, avec davantage de nécessité d’empathie et de patience.

Les recommandations de cette revue de la littérature sont de favoriser la communication entre tous les intervenants (y compris entre professionnels de santé impliqués dans la prise en charge du patient) ; les professionnels de santé ont besoin d’être davantage accessibles à l’entourage et au patient dément lui même.

La fourniture d’information claire en ce qui concerne les médicaments est vital. la mise en place de revue des médicaments par le pharmacien serait bienvenue. Enfin la délivrance d’un soutien personnalisé, d’entrainement et de meilleurs services pour faciliter l’administration devrait être mis en oeuvre. Une réévaluation par les médecins des prescriptions devrait régulièrement être faite, pour simplifier les schémas de prise, les capacités d’avaler (d’une forme solide à liquide), …